Le festival

Programmation Blues Rules 2019 : Les autres groupes

programmation Blues Rules 2019

Delgrès (F)

Un groupe tout récent, une révélation 2018 ? Oui, mais fondé sur les années de travail et d'expérience, plus ou moins dans l'ombre – le guitariste-chanteur était déjà une révélation aux Victoires de la Musique 2015 avec Rivière Noire – de ses trois membres. Un tel projet, synthèse sans hiatus de phrasés caraïbes et de trépidations Deep Blues, armé de plus de citations discrètes des musiques africaines électriques, ne s'improvise pas, malgré son évidence a posteriori, sa réussite moins encore.

L'émotion est intense, s'écoulant directement du ventre aux hanches

le son à la fois parfaitement familier et unique, soutenu par la ligne de basse au sousaphone – retour encore trop rare aux origines plutôt que caprice.
On attend impatiemment ce set !

The Goon Mat and Lord Benardo (B)

Comme souvent, c'est à l'écurie du grand label punk-rock-roots suisse Voodoo Rhythm que sera confié d'achever d'épuiser les danseurs du vendredi soir.
Cette année, c'est le tour du duo belge The Goon Mat and Lord Benardo, piliers de l'underground trash-blues européen depuis une quinzaine d'années, jeu de scène jovial forgé par des centaines de bars et de festivals, harmonica acéré, boogie grosse caisse – charleston implacable, guitare grondante, voix projetée d'arbitre de catch.

Une valeur sûre, quasi-légendaire dans les caves de nos capitales.

Marceau Portron (F)

Energique, rayonnant, et comme inconscient de sa propre virtuosité, ce jeune guitariste touche-à-tout, aussi à l'aise dans le blues brut et dépouillé qu'il pratique chez nous que dans l'expérimental et le garage de ses formations habituelles, a conquis ces deux dernières années aux intersets tant le public que les artistes, qui l'ont sollicité sur scène pour de multiples guestings et jams.

Il était plus que temps de lui confier son propre espace scénique, pour propulser de sa joie de vivre et de ses attaques exubérantes le début de la première soirée.

Don Leone (I)

Le festival s'achève presque – il reste l'indispensable jam – avec cet élégant et versatile duo italien, sarde plus précisément, distingué lors de l'Italian Blues Challenge 2017.

Une belle finesse guitaristique, habituelle au blues italien, sur les morceaux acoustiques, alternant avec un travail électrique mêlant rondeur des basses et tranchant des attaques, une voix légèrement haletée et rythmique, propulsent des compositions bien construites dans une veine blues-rock dépouillée et légèrement trash, lorgnant parfois vers ballades déconstruites à la Tom Waits.